Généralités

Nettoyage/désinfection des mobiliers et surfaces

Se reporter au chapitre 12 des Préconisations du Haut Conseil de la santé publique (Coronavirus SARS-CoV-2 : Mesures de santé publique en population générale) (“Nettoyage/désinfection des locaux avant réouverture des ERP”).

Compte tenu là encore des durées de survie estimées du SARS-CoV-2, un nettoyage humide des mobiliers et surfaces serait suffisant, avec ou sans produit détergent. 

Néanmoins, afin de rassurer et de se prémunir de tout risque, ce nettoyage peut être complété par des détergents/désinfectants virucides répondant à la norme NF EN 14476, dont les produits chlorés et l’éthanol à 70% sont les plus efficaces sur ce type de virus.

Le temps de contact et les recommandations d’application propres à chaque produit sont à respecter pour une bonne efficacité. Pour les surfaces de type mobilier/table travail, un produit compatible avec le secteur alimentaire est préférable.

En général, les produits chlorés sont plus efficaces pour l’inactivation des virus que les produits alcooliques, mais toutes les surfaces ne sont pas compatibles avec l’hypochlorite de sodium (eau de javel). De même pour les produits à base d’acide peracétique, peroxyde d’hydrogène, aldéhydes. Les ammoniums quaternaires peuvent laisser un film « gras ».

Il sera utile de prévoir, en concertation avec les services techniques de la collectivité des fiches pratiques à l’attention des agents d’entretien, ainsi qu’un plan de nettoyage et de désinfection quotidiens des espaces, notamment des espaces communs (sanitaires). Une attention particulière sera portée aux surfaces manipulées régulièrement (rampes d’escaliers, poignées de portes, boutons d’ascenseurs, etc.).

Enfin, l’ensemble de ces opérations de manipulation, de mise en quarantaine, de désinfection et de nettoyage devra être réalisé par les agents de la bibliothèque munis des équipements de protection individuels (EPI) détaillés à présent.

Climatisation – ventilation mécanique

Il n’y a actuellement pas de signalement de cas de contamination par la climatisation ou la ventilation mécanique. Les recommandations actuelles consistent donc à s’assurer du bon entretien des filtres et à veiller, lorsque les installations le permettent que les réglages des appareils prévoient bien le renouvellement d’air et non pas son recyclage.

Pour plus de précisions, se reporter au chapitre 11, p. 12 des préconisations du HCSP – Coronavirus SARS-CoV-2 : Mesures de santé publique en population générale.

Accueil des publics

Afin de maintenir la distanciation physique dans les espaces recevant du public, il est nécessaire de limiter la capacité d’accueil des établissements comme cela est demandé pour les commerces. La capacité d’accueil maximum ne peut pas être simplement fixée de manière théorique, il faut que chaque établissement fixe une capacité d’accueil maximum en fonction de sa connaissance de sa fréquentation moyenne et en-deçà de cette dernière. 

Cette capacité d’accueil doit pouvoir évoluer entre les différentes phases telles que décrites ci-après. Une évolution de cette jauge maximum est également envisageable après quelques jours d’expérience en fonction des observations faites dans les espaces publics. Il ne suffit sans doute pas d’ailleurs de fixer une jauge pour l’ensemble du bâtiment, il faudra aussi veiller à ce que le public se répartisse de manière équilibrée dans tous les secteurs accessibles de l’établissement. 

Afin de se donner les moyens de contrôler et d’évaluer la jauge d’accueil retenue, le dispositif de comptage existant des entrées et des sorties devra être utilisé ou sinon à défaut il faudra procéder à l’acquisition d’un tel système.

Il faudra aussi bien évidemment organiser la file d’attente qui pourrait se constituer à l’extérieur par un marquage au sol rappelant la distanciation physique nécessaire.

Dès lors que les publics seront à nouveau admis dans les locaux de la bibliothèque (soit en phase 2, soit en phase 3 ; voir partie 2), le principe d’une mise à disposition systématique de flacons de gel hydroalcoolique devra être respecté tant à l’entrée de la bibliothèque qu’en banques d’accueil et de prêt, sur les tables des salles de lecture, dans les sanitaires, etc. Chaque usager devra se désinfecter les mains à l’entrée de la bibliothèque.

Si elles n’en sont pas déjà équipées, les banques d’accueil et de prêt devront recevoir un écran de protection similaire à celui installé aux caisses des supermarchés. Celui-ci sera régulièrement désinfecté avec un produit adapté (attention au Plexiglas ou PMMA qui ne souffre pas le contact avec les solutions alcooliques).

Les agents de la bibliothèque postés en banques d’accueil et de prêt devront porter un masque grand public (voir plus haut), et pouvoir se laver régulièrement les mains à l’eau savonneuse pendant au moins 20 secondes, au minimum avant et après leur poste. Pendant le service au public et entre chaque manipulation, ils peuvent se désinfecter les mains à l’aide d’un gel hydroalcoolique en se frictionnant les mains jusqu’à ce qu’elles soient sèches au toucher.

Afin de limiter tout risque de contamination des documents retournés en banques d’accueil et de prêt, ces derniers seront placés en quarantaine selon les modalités évoquées plus haut. 

Le mobilier des salles de lecture, les banques d’accueil et de prêt seront nettoyés matin et soir avec des détergents ou désinfectants, de préférence des produits alcooliques répondant à la norme de virucide NF EN 14476.

En période de fermeture complète

Que risquent les collections ?

  • Les établissements étant fermés depuis le 15 mars environ, les collections ne sont pas (ou plus) contaminées par le coronavirus. (HCSP chap. 12)
  • Les établissements étant fermés, les collections ne risquent pas de dommages mécaniques.
  • Les risques pour les collections sont ceux d’un bâtiment fermé, en fonction des faiblesses de chaque bâtiment, identifiées dans le plan de sauvegarde des collections.

Risques d’intrusion

  • Intrusion humaine : les bâtiments doivent être fermés à clé. Le responsable du fonds patrimonial doit être informé de toute entrée dans le bâtiment : rondes, interventions techniques. Un contrôle des extérieurs et de l’ensemble des huisseries est conseillé.
  • Intrusion animale : il semble que les rongeurs soient plus hardis en période calme dans les villes. Veiller au calfeutrage des endroits faibles et aux traces de passage.
  • Des rondes régulières permettent de vérifier qu’il n’y a pas de dérangement incongru. Lors de ces rondes, on veillera à éviter de toucher trop d’objets, ou, si c’est impossible, à être particulièrement vigilant dans les 10 jours avant le retour effectif des personnels dans les locaux.
  • Si le départ a été effectué dans des conditions précipitées, ou que le retour n’est pas encore bien maîtrisé, la ronde intègre le rangement des documents patrimoniaux qui ne l’auraient pas été, la fermeture les rideaux et portes, la mise hors tension des appareils électriques.
  • La pose de pièges à insectes pour établir une campagne de surveillance annuelle peut être envisagée dans et hors des réserves. La faible présence humaine dans les locaux est l’occasion d’identifier des zones à risques et, éventuellement, des types d’insectes.

Risques climatiques

  • Les risques climatiques sont plus importants pour les bâtiments climatisés ou ventilés à l’aide d’appareils. Ceux-ci peuvent tomber en panne ou être notoirement insuffisants.
  • Dans les bâtiments habituellement humides, une ronde est indispensable même en temps de fermeture générale pour vider les déshumidificateurs et contrôler l’apparition de moisissures. Cette ronde peut avoir lieu 7 jours sur 7 si le responsable du fonds l’estime nécessaire.
  • Il est possible de réduire la fréquence de renouvellement d’air dans les magasins équipés d’un tel système en l’absence d’humains.

Faut-il désinfecter les locaux et les collections au retour ?

  • A priori (cf. § 5), il ne sera pas nécessaire de désinfecter massivement les collections ni les locaux (espaces en accès libre et de conservation), ni les bureaux au retour du personnel.
  • En revanche, un ménage soigné s’avère sans doute judicieux, notamment passer un chiffon humidifié sur les surfaces et l’aspirateur sur les sols pour éliminer la poussière qui aura amplement eu le temps de retomber pendant la période d’immobilisation des locaux.

Au retour des agents

  • Toujours se laver les mains avant de prendre un document en main (avant d’aller en magasin, sur le bureau…).
  • Privilégier le lavage des mains au savon et à l’eau (ou le port de gants pour les documents qui y obligent : métal et photographie) plutôt que la désinfection par solution hydro-alcoolique qui peut causer des dommages irréparables aux matériaux.
  • Éviter de multiplier les déplacements et manipulations.
  • Éviter un afflux de personnel dans les magasins, les lieux de circulation et les lieux de travail : réguler la circulation.
  • Vérifier que les protocoles de nettoyage virucides employés par les personnels d’entretien sont compatibles avec les espaces et documents. Rédiger un protocole particulier si nécessaire.
  • Laisser si possible les portes intérieures ouvertes pour éviter de contaminer les poignées. Être particulièrement attentif à refermer les portes lorsque le personnel quitte le bâtiment et à ne pas mettre de cale sur des portes coupe-feu qui ne seraient pas dotées d’aimant.
  • Vérifier que les systèmes de ventilation sont bien programmés sur le renouvellement d’air et non le recyclage. En tout état de cause, limiter le temps passé à proximité d’un système de ventilation cf. HCSP chap. 11.
  • Se réapprovisionner rapidement en matériel nécessaire : masques, solutions hydroalcoolique, matériel de désinfection, gants éventuellement.